Faits saillants

Quelques faits saillants :

Pourquoi écH₂osystème ? Le nom écH₂osystème se réfère à l'écosystème du Saint-Laurent. En 2018, sur une table à pique-nique à Sainte-Flavie, Geneviève Dupéré griffonne spontanément ce titre qui se transforme en logo. Le H apparait parce que ce projet part des échos des collaborateurs et collaboratrices maritimes du fleuve au golfe. En ajoutant un H à écosystème, la barre du H devient une barre de trapèze à laquelle s'accroche le 2 au centre du O pour formuler le H₂o. Le O devient lui-même un appareil acrobatique maritime, le O d'écH₂osystème. Figuratif, ce titre porte les mémoires du projet du fleuve à la scène.

écH₂osystème a fait l'objet de nombreuses conférences dans les milieux des sciences naturelles, de l'environnement et des arts au fil des ans. Ce projet a donné lieu à diverses publications ainsi qu'à diverses mentions médiatiques et honorifiques.

La présence importante des femmes dans le projet écH₂osystème cherche à représenter les changements actuels dans les milieux des sciences, des pêcheries, de l'industrie maritime et portuaire et dans le milieu des arts vivants. De plus en plus, les femmes prennent des rôles clés dans ce domaines. Des valeurs d'écoresponsabilité, de diversité et d'inclusion ponctuent l'évolution de ce projet.

L'eau et l'humain = adaptation : L'humain n'est pas un être aquatique. L'humain doit s'adapter à l'eau et non le contraire. Pour aller sur l'eau, on doit imaginer des navires ou des scaphandres. De ce fait, pour voguer du fleuve au golfe comme du fleuve à la scène, il faut être à l'écoute.

Innovation :

1- Le O d'écH₂osystème est le navire qui permet de traverser du fleuve à la scène. Accroché au moyen d'une grue sur les berges, c'est à la verticale qu'il s'éloigne au gré des vents. Cet appareil hybride se situe entre le cirque et le maritime. Il tangue comme un navire, opéré par des artistes de cirque. Conçu par Geneviève Dupéré au fil de sa traversée du fleuve au golfe, il permet de mettre en scène la complexité de ce qui nous relie à l'écosystème du Saint-Laurent, en croisant les savoirs et savoir-faire de multiples expert.es des secteurs de la du gréage acrobatique, de l'ingénierie, du levage industriel, de l'électronique marine et de la construction navale.

2- Le paysage sonore est exclusivement composé d'éléments sonores issus de la trajectoire du projet sur le Saint-Laurent. Il n'y a aucun son venant de banques sonores ou d'effets externes. Le mixage a été réalisé par Geneviève Dupéré. Le paysage sonore a nécessité 9 mois de travail à temps plein, à partir de la dizaine de milliers d'heures d'enregistrements réalisés entre 2017 et 2023.

3- Le spectacle documentaire arrime les 24 scènes cocréées par l'équipage circassien et les collaborateurs et les collaboratrices maritimes lors des 2 années de résidences de cocréation. (2022-2023) Ces 2 années faisaient pour leur part suite à 6 années d'investigation sur le terrain (2017-2023). Une petite version courte de 15 minutes était présentée pour clôturer les résidences de travail. La version complète du spectacle de 1 h 25 fut présentée en septembre 2024 à la Plage de l'Est de Pointe-aux-Trembles grâce au partenariat avec l'Arrondissement Rivière-desPrairies-Pointe-aux-Trembles.

Collaborations : Ce projet a permis l'apport de plus de 300 collaborateurs et collaboratrices des sciences et des secteurs maritimes pour la conception du récit en plus de l'apport de nombreux chercheur.es, praticien.nes, gens de mer qui ont cochorégraphié les scènes. À ces collaborations maritimes, s'ajoutent celles d'un équipage de création du milieu des arts qui a mis en oeuvre ce projet lors des résidence de cocréation et l'arrimage du spectacle.

Doctorat : La démarche collaborative intersectorielle sur le terrain du projet écH2osystème et le premier jet d'une création de 15 minutes, fait l'objet d'un doctorat en recherche-création, au programme en études et pratiques des arts à l'UQAM entre 2018 et 2023. La soutenance a eu lieu en octobre 2023 et une mention d'excellence lui a été attribuée. Avec sa mention d'exception et une scolarité de 4,21/4,3, cette thèse est actuellement finaliste du Prix Mérite de la meilleure thèse de la Faculté des arts de l'UQAM.

Les résidences de cocréation et la longue forme du spectacle : Entre 2022 et 2025, Geneviève Dupéré est à la fois directrice du volet recherche d'écH2osystème au centre de recherche HUPR et directrice du volet création, en partenariat avec La Compagnie des autres pour la production. Cette phase 2022-2025 est financée par le CRSNG et le CAC. HUPR, la Compagnie des Autres et l'Arrondissement Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles sont des partenaires essentiels de création.

La chronologie des phases du projet est imposante. En sciences, il n'est pas rare qu'un ou une scientifique travaille plusieurs décennies sur son sujet. En arts, cette approche est moins fréquente. On passe souvent d'un projet à l'autre. Dans ce cas-ci, écH₂osystème évolue depuis 2017, creusant son approche de recherche-création. Pour la prochaine décennie, l'idée serait d'élargir le territoire couvert ; des Grands lacs à l'Arctique.

Les courants dramaturgiques d'écH₂osystème sont notamment influencés par :

L'approche écosystémique du scientifique, pionnier de l'écologie moderne, Pierre Dansereau ;
Le principe de l'oeuvre ouverte d'Umberto Eco ;
Le principe de l'espace vide du metteur en scène Peter Brook ;
Le théâtre paysage de l'artiste Gertrude Stein ;
La vision de l'explorateur Alexander von Humboldt ;
La pensée complexe du sociologue Edgar Morin ;
La perspective de recherche-création environnementale de Nathalie Blanc ;
L'approche circassienne des artistes de l'Avant-garde tels que Jean Cocteau et Sergei Eisenstein pour mettre en scène une dynamique complexe ;
La recherche de l'immensité du cinéaste Pierre Perrault ;
L'anthropologie écosystémique de Philippe Descola.

Laboratoire du modèle : Au fil des ans, écH₂osystème est devenu le laboratoire du modèle écH₂osystémique. Ce modèle fait l'objet de multiples conférences et est enseigné depuis 2022 entre autres à la maitrise en environnement et développement durable à l'Université de Montréal. 29 projets réalisés par des étudiants et étudiantes croisant les arts, l'écologie et les sciences ont vu le jour en suivant la méthodologie de ce modèle. Ce modèle ne cherche pas à expliquer mais à évoquer la complexité des phénomènes pour nous inviter à percevoir ce qui nous y relie. Ces projets ont porté sur des sujets aussi variés que la gestion des déchets, la revégétalisation urbaine, l'agriculture pérenne ou la justice environnementale.